sous la toute-puissance d’un grand dieu, chaque pouvoir de l’homme et de la nature, une autre religion, donnant l’espoir de réunir le monde dans une foi commune, atteignait des principes universels. Trop minutieuse dans les pratiques du culte (ce qui était peut-être utile alors), ses commandemens philosophiques portent sur les besoins et le caractère éternel de l’homme, et rien qui doive périr avec les temps ou rien qui appartienne à une race particulière n’y est entré. Un seul des commandemens a été contesté, la célébration du dimanche ; mais ce commandement n’est sans doute que la garantie des autres ; est-ce trop qu’un jour par semaine à l’homme pour se rappeler les commandemens de Dieu, examiner ses torts, réfléchir sur son caractère et son devoir, raffermir sa vie ? Chez les Hébreux, les grands hommes, occupés de Dieu, eurent des pensées et un langage dignes de leurs contemplations ; par eux la nation mérita de dominer la foi du monde et trouva ainsi Dieu fidèle à ses promesses.
Jésus-Christ paraît avec ce cri : Convertissez-vous, le royaume des cieux est proche. Aux commandemens de Moïse il en ajoute un seul : Aime ton prochain comme toi-même. Attaquant la grandeur visible, il vient, dans une grandeur secrète, pauvre, isolé, n’appelant ni les prophètes ni les rois, s’adresser au peuple dans les campagnes, sur les montagnes, sur les ondes ; c’est à la douleur, aux malades, aux coupables, à ce qui est faible et qui souffre qu’il s’adresse, Aussitôt la charité, l’immortalité, un rachat sublime, les prières du jardin des Oliviers, cet ensemble lugubre et saint, la passion, en un mot, enflamme la religion sur la terre. L’Église ou plutôt les grands hommes s’emparent de ces mystères, les développent, créent les sacremens : Jésus-Christ avait annoncé la fin du monde et le royaume des cieux à la génération présente ; l’Église généralise et agrandit sa parole, et