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Julien de visiter l’île et le tombeau. Ce qu’on dit en Europe sur la solitude de ce tombeau, n’approche pas de la vérité. Une solitude entourée par l’Océan, par des solitudes sans bornes, et n’offrant qu’un tel tombeau, est d’une tristesse inexprimable. Ce n’est plus l’île habitée par l’Empereur et par ce petit nombre de Français fidèles qui avaient des enfans, des affections, qui peuplaient le pays de vertus et de sentimens. L’Empereur est mort, et tous les Français sont partis ; le plus profond silence règne où l’on entendait la voix de l’amitié, la joie des enfans, le mouvement de la famille. L’Empereur est là, seul, devant l’Océan, abandonné après sa mort comme il le fut après sa chute, et portant jusque dans l’éternité