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revenir ; le séjour de Londres était funeste à son amour, il ne savait aimer qu’hors de la ville.

Alors arriva entre eux ce qui se passe entre les amans unis depuis long-temps : la femme aimant trop se vit reprocher une tendresse à laquelle l’homme eût préféré une affection plus froide et plus commode ; jadis il avait dit : Voudrais-tu vivre avec moi, savoir que je t’aime et n’entendre rien que cela ? Voudrais-tu te charger du poids de mon sort et sentir que ma vie entière est renfermée dans ton sein ? Aujourd’hui il disait : « Il faut me laisser libre pour les affaires ; je vous aime toujours, mais les affections calmes rendent seules heureux. »

C’est ici que la femme sensible se trompe ; elle croit l’homme détaché, le