Page:Allart - Histoire de la République de Florence.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée

je, ils revinrent de toutes parts et l’une et l’autre fois[1] : mais les vôtres n’ont pas su bien apprendre cet art du retour… — S’ils l’ont mal appris, c’est ce qui me tourmente plus que ce lit. Mais la déesse qui règne ici n’aura pas lui cinquante fois, que tu sauras combien cet art est difficile. El puisses-tu retrouver la douceur du monde ; mais dis-moi pourquoi ce peuple est-il si impitoyable contre les miens dans chacune de ses lois ? — Le massacre, lui répondis-je, le grand carnage qui colora l’Arbia de rouge, a amené ces décisions de nos assemblées. — Après qu’il eut secoué la tête en soupirant : — Je ne fus pas là seul, dit-il, ni certes je n’ai pas agi avec les autres sans motif ; mais je fus le seul , quand chacun consentit de détruire Florence, qui !a défendis à visage découvert. »



CHAPITRE II.

NOUVELLES ESPÉRANCES DES GUELFES. — ORGANISATION DES ARTS MAJEURS.


Le parti gibelin se trouva puissant dans la Toscane. Le comte Guido Novello s’empare de plusieurs châteaux des Lucquois ; mais il échoue devant Fuccechio, où se trouvait la fleur des exilés guelfes et il y reste un mois sans pouvoir s’en emparer. Les Guelfes envoient en Allemagne demander à la mère de Conradin (héritier légitime de Conrad, dont Manfred usurpait les droits), de leur confier son fils ; elle le refusa à cause de son jeune âge ; ainsi nous verrons toujours les partis exilés chercher un secours à l’étranger ; la suprématie des empereurs ouvrait l’Italie aux Allemands, et la jalousie inquiète des papes l’ouvrit à bien d’autres. Les Guelfes font d’inutiles tentatives, et le comte Guido attaque de nouveau les Luquois, les bat

  1. En 1250 et 1266.