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CHAPITRE III.

BATAILLE DE MONT-APERTI.


Le peuple de Florence, décidé à la guerre contre l’avis de la noblesse, cherche des alliés, et en trouve à Lucques, à Bologne, à Pistoïa, À Prato, à San-Miniato, à Volterra, à Saint-Gemignano, à Colle di Val d’ELsa, pays qui formaient alors une ligue guelfe avec la commune de Florence. Comme on était en été au moment de la récolte, ces soldats cultivateurs ne marchèrent pas sans regret ; la fréquence des guerres commençait d’ailleurs à faire détester les armes. À Florence, on avait plus de huit cents cavaliers et cinq cents soldats, qui partent pour combattre au commencement d’août, avec le caroccio et la cloche Martinella. Presque toute la plèbe part avec les enseignes des compagnies ; il n’est pas une seule maison ni une famille qui n’envoie un des siens, à pied ou à cheval, au moins un par maison, quelquefois doux, selon son pouvoir. On trouve plus prudent d’emmener les Gibelins avec les compagnies que de les laisser à Florence durant l’absence de la force publique.

Cependant on annonçait en Toscane, à Florence et à Sienne, des présages horribles pour détourner de la guerre ; en vain les magistrats défendaient d’épouvanter les peuples par ces impostures où régnaient l’ignorance et la crédulité des temps.

Les Florentins dépassent Sienne et s’établissent à cinq milles de celte ville, au levant, à ValdiBiena, sur l’Arbia, lieu abondant on eau, en pâturages, gardé et défendu sur les flancs et derrière par les collines de Mont-Aperli, château escarpé, inconnu, rendu alors illustre par le combat. Les Florentins rejoignent avec les Arétins, en grand nombre, les Perugins et les Orviétains qui les attendaient ; l’ar-