Page:Allart - Histoire de la République de Florence.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée

victorieuse[1] ; et c’est ainsi que se signalait le gouvernement du peuple.



CHAPITRE II.

MANFRED APPUIE LES GIBELINS. — FARISATA DES UBERTI DIRIGE HABILEMENT SON PARTI, ET DÉCIDE, PAR UN STRATAGÈME, LE GOUVERNEMENT FLORENTIN À LA GUERRE.


(1256) Manfred, fils naturel de Frédéric II et grand homme, succède à son frère Conrad sur le trône de Naples, au préjudice de Conradin, son neveu, et le parti gibelin se trouve de nouveau un appui. Les Pisans, excités par ce prince, rompent la paix avec les Florentins et les Lucquois, et attaquent, sur le territoire de Lucques, le château de Ponte à Serchio, que les Florentins et les Lucquois délivrent par une victoire remportée sur les Pisans, rompus, pris, tués, ou noyés dans le Serchio. Les vainqueurs marchent sur Pise jusqu’à Saint-Jacques, dans le val de Serchio, et là ils font tailler un grand pin et battre sur le tronc le florin d’or en signe de triomphe. Les Pisans leur demandent la paix ; les Florentins l’accordent, ainsi que les Lucquois, mais en exigeant, dans l’intérêt des Lucquois et afin d’avoir le pays de Mutrone libre pour leurs marchandises, que le château de Mutrone, occupé par les Pisans, soit, au gré des vainqueurs, conservé ou détruit. Les Pisans se soumettent, et lesanziani, dans un conseil secret, décident que Mutrone sera détruit, et que le lendemain la décision sera publiée dans le parlement (l’assemblée du peuple). Les Pisans, dans la crainte que les Florentins ne laissassent le château de Mutrone à la garde des Lucquois, avaient envoyé en secret à Florence un secrétaire de la république, avec assez d’argent pour en répandre s’il en

  1. Ricordano Malespini, cap. 155. — G. Villani, cap. 58, lib. vi.