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CHAPITRE II.

HABILETÉ ET RUSE DE CÔME DE MÉDICIS. — AUTORITÉ DE LUCA PITTI.


Machialvel dit qu’une république ne saurait éviter les divisions, dont les unes, mêlées de factions, lui nuisent, et dont les autres, sans partis ni factions, lui profitent. Le fondateur d’une république, ne pouvant éviter les inimitiés, doit du moins éviter les factions. Le citoyen qui s’élève par des moyens publics, comme une victoire, une conquête, le succès d’une ambassade, des avis savans et heureux, suit une voie honorable et innocente ; mais s’il SC sert pour parvenir de moyens privés, comme des bienfaits, de l’argent ; s’il établit des jeux pour la plèbe, ou lui fait des dons publics ; il créé les partis, les factions, et ouvre une voie aussi dangereuse que l’autre est favorable.

Les inimitiés de Florence, ajoute Machiavel, furent toujours mêlées de factions, et ainsi toujours nuisibles ; et jamais une faction victorieuse ne resta unie qu’en présence du parti ennemi, divisée qu’elle était, sans prudence et sans ordre, dés que ce parti ennemi s’effaçait. Le parti de Côme de Médicis, resté supérieur eu 1434, mais en présence d’une faction encore très forte et pleine d’hommes puissans, se maintint durant un temps, uni et humain par peur, si bien que toutes les fois qu’il eut besoin du peuple pour ressaisir son autorité, il en obtint la Balia, et ainsi depuis 1434 jusqu’à 1455, durant 21 ans, le gouvernement obtint six fois, et par les conseils ordinaires, cette dictature.

Néri, appuyé seulement sur des moyens publics, avait beaucoup d’amis et peu de partisans. Côme, disposant à