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livrèrent un grand nombre de combats avec des succès différens, et enfin lassés également de cette guerre (1433), ils conclurent une paix, par laquelle Florence, Lucques et Sienne abandonnèrent les places qu’elles avaient conquises, et rentrèrent dans le territoire qu’elles possédaient avant la guerre.

Machiavel a trop bien signalé le danger de n’avoir pas de troupes nationales pour que nous ayons cru devoir en parler ; Florence et Venise manquèrent d’armée ; les Visconti dont l’habileté dominait les hommes, n’eurent pas non plus de troupes réglées ; le courage militaire se perdit ; ce fut un des plus grands malheurs de l’Italie.



CHAPITRE X.

BRUNELLESCHI, GHIBERTI, DONATO, MASACCIO, ETC.


Entre les seigneurs que la fréquence des magistratures nous a montrés, il faut remarquer quelques grands hommes artistes, que nous n’avons pu signaler à travers des crises politiques si bruyantes : Filippo Brunelleschi, lui qui voua sa vie à deux grandes pensées, celle de faire renaître la bonne architecture en méritant une renommée digne de celle de Cimabue et de Giotto, et celle d’élever la coupole de Santa-Maria del Fiore ; Ghiberti qui fit ces portes de Saint-Jean que Michel-Ange jugeait dignes d’être les portes du paradis. Et tandis que Florence défendait son indépendance contre le duc de Milan, qu’elle s’emparait successivement d’Arezzo, de Pise, de Cortona, et voulait Lucques, taudis que ses richesses devenaient toujours plus considérables et sa politique plus habile, les beaux-arts déjà relevés par Giotto et Cimabue, prenaient cet essor qui n’atteindra son dernier éclat qu’au xvie siècle. Les citoyens riches les favorisaient ; ainsi les Médicis, les Albizzi, les Accajuoli