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tante : les souvenirs de son ancienne rivalité avec Pise libre, mari Urne et victorieuse, durent se réveiller chez elle pour s’enorgueillir, et chez les Pisans pour les désespérer. Aussi leur haine ne s’éteignit jansais ; malgré la douce administration de Gino Capponi qui chercha à les attacher à sa république, ils n’oublièrent point leur ancienne liberté ; ils révèrent un avenir de guerre et de résistance, et nous les verrons réveiller leur génie dans des combats passionnés.



CHAPITRE VIII.

ACQUISITION DE CORTONA. — GUERRE AVEC PHILIPPE VISCONTI. — IMPÔT CATASTO.


Les Florentins, cinq ans après avoir acquis Pise (1411), achetèrent Cortona de Ladislas pour trente mille florins[1] ; mais ce prince, maître de Rome, leur donne bientôt de nouvelles inquiétudes, car il ne faisait pas la guerre comme le duc de Milan, par ses capitaines, il faisait la guerre en personne, et jeune, plein d’ardeur, il était le premier à engager les batailles, à passer les fleuves, à observer les sites, à connaître l’ennemi, à faire tout ce qui appartient à la valeur ; âgé de moins de quarante ans, il promettait un avenir de guerres et de tempêtes quand il mourut comme tous ceux qui jusqu’ici avaient conçu, au milieu de tant de petites communes, la haute idée d’une puissance italienne. Sa devise était : Ant César, ant nihil ; il passa comme un météore, avec tous les vices de son temps, mais avec un grand courage et un grand caractère.

Les Alberti après avoir conspiré pour rentrer avaient été de nouveau exilés jusqu’aux enfans. Maso des Albizzi, leur vainqueur, mourut tout-puissant, vengeur de Pierre

  1. Ricordi di G. Morelli. Delizie, etc.