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CHAPITRE V.

CONSPIRATIONS. — EXÉCUTIONS. — PÉRILS CONTINUELS.


On ne doit peut-être, a dit très bien M. Hallam, considérer les révolutions de Florence que comme le prix nécessaire de sa liberté.

Le gouvernement se trouva placé dans une sorte de juste milieu, abaissant les grands et les Guelfes d’un côté, et réprimant les ciompi de l’autre, de sorte qu’il y eut contre lui deux partis violens qui finirent par s’unir. Silvestre Médicis, Giorgio Scali, Tommasso Strozzi et Benedetto Alberti appuyaient les arts et le parti du peuple ; ce parti était le plus fort ; il possédait les magistratures où à chaque instant nous voyons figurer les arts mineurs. Mais les ciompi exilés et les Guelfes dépouillés commencèrent des conjurations continuelles qui menèrent au supplice et à l’exil un grand nombre de citoyens ; les conjurés traitèrent avec Charles Durazzo qui venait disputer le trône de Naples à la reine Jeanne et qui cherchait à s’appuyer partout : ici donc conspirations, dénonciations, exécutions sur la place publique, combinaisons de partis si variables avec des alliances si souvent chargées, que nous en éloignerons le récit trop long et trop délicat[1]. La vie civile était de plus en plus répandue dans les derniers rangs ; le bas peuple et les riches également excités ; l’ardeur extrême ; c’était des conjurations si étendues qu’on n’osait plus les rechercher puisque la moitié de la ville y avait part ; ceux qdi échappaient au supplice et à l’exil en conspiraient avec plus de haine ; quelques grands caractères, qui avaient été des huit de la guerre, s’élevaient au-dessus des luttes ; entre les victimes de ces jeux terribles, il faut citer Pierre Albizzi qui, convaincu d’avoir traité avec Charles Durazzo, avoua

  1. On doit chercher ces détails dans l’Histoire de Florence de Stetani, qui fut Prieur en 1379. Delizie degli eruditi.