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des émissaires qui menaçaient de leur colère ou promettaient leur faveur selon ce qu’ils voulaient obtenir. Et quoique l’office se renouvela fréquemment, il retournait toujours à certaines personnes qui en perpétuaient le caractère. L’audace du parti arrive enfin à admonéter un des huit de la guerre. La ville reste frappée de stupeur. On voulait admonéter Silvestre Médicis, mais les Médicis étaient des Guelfes trop reconnus ; on veut du moins l’empêcher d’être gonfalonier, mais les menées sont vaines : Silvestre Médicis est gonfalonier. La joie du peuple est grande. Ici remarquons le commencement de cette maison qui s’introduit aux cris de la plèbe et pour la défendre. Les capitaines effrayés allèrent au-devant de Médicis eu proposant une réforme à leur magistrature, mais le gonfalonier la voulait complète, et des événemens violens se préparaient.



CHAPITRE III.

SOULÈVEMENT DES CIOMPI.


Il y avait un mois et demi que les capitaines du parti n’avaient admonété lorsqu’ils recommencent au mépris des conventions faites avec Silvestre ; celui-ci se décide alors à proposer de rétablir les lois contre les grands et de modérer les admonétemens. Entre les Prieurs qui siégeaient avec lui, nous trouvons un lainier ; un fourreur, un fourbisseur, un cordonnier. Silvestre fait réunir le collège (18 juin 1378) et le conseil avec les capitaines des arts pour traiter des affaires concernant le bien public. Les capitaines du parti guelfe qui prévoyaient dès longtemps les desseins de Médicis, instruits que le conseil s’assemblait, réunissent leurs amis dans le palais de leur parti, et en députent quelques-uns au palais pour s’opposer aux propositions de Silvestre.