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CHAPITRE II.

Florentins ; mais Florence avait des citoyens unis et des tours fortifiées en si grand nombre, qu’elle paraissait de loin comme la ville la plus belle et la plus fière de son petit territoire. Les trois Othon la favorisèrent. Cependant les Florentins voyaient avec jalousie et inquiétude Fiésole entretenir sur leurs têtes un continuel péril : en vain ils avaient tenté de s’en emparer par la force ; occupés d’un nouveau dessein, ils font une trêve avec cette ville, et ils commencent à s’y promener ; puis, le jour de san Romolo (1010), la plus grande fêle de Fiésole, ils tombent armés sur les habitans, au mépris de la trêve et de l’hospitalité, s’emparent de la ville, la détruisent et en appellent les habitans à Florence. La forteresse seule résista et fut conservée avec les églises. Afin d’unir les Florentins et les Fiésolains, on réunit en une seule les armes des deux communes : les armes de Florence, qu’elle avait reçues des Romains, étaient rouges avec un lis blanc ; celles des Fiésolains blanches avec une lune d’azur ; on supprima le lis et la lune d’azur, et l’on fit le caroccio de Florence rouge et blanc. Lès deux consuls gouvernèrent comme avant la ville avec le sénat des cent meilleurs citoyens (1).

Villani remarque, dans sa naïveté ordinaire, qu’il ne faut pas s’émerveiller si les Florentins sont toujours divisés entr’eux, ce qui vient de ce que la ville a été fondée sous l’influence de la planète de Mars, mais plus sùj’eraent, dit-il, de cette transportation des Fiésolains au milieu des Florentins, deux peuples et deux noblesses divers do nature, de coutumes, ennemis dès l’antiquité, où l’on vit combattre les Romains contre Fiésole.

Depuis celle réunion pourtant, Florence éloigna ses murs et prit chaque jour plus de force ; l’empereur Conrad’et la cour de Rome y séjournèrent. On raconte qu’au temps de l’empereur Henri III, qui fut en guerre avec l’Église et la comtesse Mathilde, up genlilomme de Florence né des seigneurs de Pelrolo du val de Pise, nommé Jean Gualberlo, déclara la guerre à ses voisins, les meurtriers

(1) Ricordano Malespini, cap, 64, 66, 66. Muratori ne croit pas à la vérité de ce fait (Annali d’Italia).