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L’exil de plusieurs grands suivit bientôt, plusieurs furent remis au nombre des bannis, car les livres avaient été brûlés, et il fallait rétablir les proscriptions (1344). On enleva à quelques seigneurs des biens qui leur avaient été donnés autrefois par le peuple pour des services publics ; la sévérité et l’inimitié contre l’aristocratie augmentèrent chaque jour sous la domination croissante du bas peuple qui régnait par les capitaines des vingt et un arts : c’était des ouvriers de la campagne (dont quelques-uns mêmes étaient étrangers, ce qu’on réforma bientôt), « nous étions mal gouvernés par les grands, dit Villani, mais nous le sommes plus mal par les plébéiens[1] » Et Machiavel dit : « Le désastre de la noblesse fut si grand et abaissa tellement son parti qu’elle n’osa jamais reprendre les armes contre le peuple ; adoptant toujours au contraire des manières de plus en plus populaire, elle finit par tomber dans un état d’abjection ; ce qui fut cause que Florence perdit, non seulement sa valeur militaire, mais encore tout sentiment d’élévation et de grandeur[2]. »


CHAPITRE VI.

LE ROI ROBERT, PÉTRARQUE ET BOCCACE.


Le roi Robert après avoir écrit au duc d’Athènes pour lui dire d’user de son pouvoir à Florence avec modération, car il connaissait bien les habitudes de cette ville tumultueuse où sa famille avait régné tant de fois, le roi Robert était mort en 1343 quand le duc d’Athènes dominait encore. Ce roi conserva de si longues relations avec Florence, il

  1. G. Villani, cap. 63, lib. xii. Ici nous avons dit adieu à ce naïf et excellent historien, qui mourut dans la peste de 1353.
  2. Machiavelli. lib. ii.