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son travail. Admirons sans cesse cette plèbe florentine qui veut la liberté, combat pour elle, se maintient forte, et qui sait rentrer dans l’ordre dès que son but est atteint.

Cette révolution pourtant laissa après elle une vive agitation ; nous suivrons la crise jusqu’au bout en racontant les événemens qui furent la conséquence d’un si violent mouvement.



CHAPITRE V.

ABAISSEMENT COMPLET DE LA NOBLESSE.


Aussitôt que le tyran est renversé (1343), les grands, principaux chefs du soulèvement, réclament une part dans le priorat et dans les autres charges. Plusieurs riches plébéiens, possesseurs ordinaires du gouvernement, mais qui avaient avec ceux-ci de nombreuses alliances, les appuyaient ; les artisans et le bas peuple consentaient à leur faire part des charges, excepté celle du priorat et des gonfaloniers des compagnies du peuple : c’était leur refuser la plus haute dignité et la force armée ; mais l’évêque et les ambassadeurs de Sienne parviennent à vaincre la résistance du peuple ; et les grands obtiennent le droit de prétendre à tout. Comme les six quartiers de la ville ne se trouvaient plus dans de justes proportions, on fit une nouvelle division en quatre quartiers, qu’on organisa sous de nouvelles bannières avec des armoiries ; l’évêque et les Prieurs élurent au scrutin dix-sept Prieurs plébéiens par quartier et huit Prieurs nobles, ce qui fit avec eux cent quinze Prieurs. On élut, pour plus de facilité, douze Prieurs d’office, trois par quartier, un grand et deux plébéiens, et huit conseillers pour délibérer les choses graves avec les Prieurs, au lieu de douze qui était le nombre ordinaire des conseillers : les conseillers étaient un grand et un plébéien par quartier, et les autres charges furent données ainsi