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CHAPITRE III.

FINANCES DE FLORENCE.


Si Florence fut punie par ce déluge de son alliance avec la ligue lombarde, comme le prétendit le légat à Bologne ; elle fut punie aussi par la ligue même qui s’empara des villes et ne lui donna pas Lucques, objet de ses vœux.

Mastino della Scala s’en rendit maître, et ainsi que Venise. se fit la part du lion. Florence, trahie, imagina de s’allier contre lui avec Venise, mécontente aussi délia Scala. Celte alliance, entre deux villes si différentes, fut beaucoup remarquée ; Florence s’empara d’Arezzo, alliée de Mastino, mais les Vénitiens firent avec Mastino un traité séparé, et Florence se trouva encore maltraitée. Nous passons rapidement sur ces faits sans grande importance pour donner ici un état des finances et des dépenses de Florence, état curieux et amusant qui fera mieux apprécier la situation de celle république que ce que nous pourrions en conter.

La guerre de Mastino coûta plus de vingt-cinq mille florins d’or par mois (le florin d’or valait trois livres et deux sous) donnés à Venise sans compter les autres dépenses de la commune qui, outre les soldats en Lombardie, avait plus de mil le cavaliers à sa solde et des troupes à la garde de ses terres et de ses châteaux. Nous donnerons la recette et la dépense des années 1336 à 1338 que dura la guerre de Mastino[1].

La commune de Florence dominait alors Alezzo et son territoire, Pisloïa, Colle di Valdelsa, et dans chacune de ces terres elle avait fait bâtir un château ; elle en tenait dix-huit dans le territoire de Lucques, et quarante-six sur son propre territoire sans compter ceux des citoyens el les villes sans murs.

  1. G. Villani, cap. 4, lib XI.