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pour des affaires de famille (1330) ; Brescia agitée lui offre la seigneurie, Bergame agitée fait de même ; les Florentins assiégeaient alors Lucques, mise en vente par les Allemands ; Lucques se donne à Jean de Bohême dont les troupes viennent ravager le territoire florentin ; Parme, Modène, Reggio passent au roi Jean ; Florence maîtresse de Pistoïa qui lui remit la seigneurie pour deux ans, s’effraie du pouvoir croissant de Jean, et alors on vit une chose extraordinaire : Florence et le roi Robert s’allièrent aux seigneurs gibelins de la Lombardie (1332) pour aller combattre le roi, qui S’alliait lui-même avec le légat Bertrand de Poët et le pape Jean XXII ; ainsi le parti guelfe se divisa en deux, engagé dans d’étranges alliances ; vainement le légat au nom du pape poussa Florence à quitter la ligue ; la république résista et la ruine de Jean de Bohême, bientôt supplanté par Mastino della Scala, chef gibelin, rendit seule l’Italie à ses anciennes alliances[1].



CHAPITRE II.

DÉLUGE ET COMBAT.


(Nov. 1333.) Le jour de la Toussaint il commence à pleuvoir à Florence, dans le pays d’alentour, dans les Alpes, avec tonnerre, éclairs, violence croissante, comme si les cataractes du ciel étant ouvertes. La frayeur du peuple augmente avec la pluie ; les cloches des églises sont mises en branle, et pour en imiter le bruit, on frappe dans chaque maison sur les instrumens de fer qu’on peut trouver en criant à Dieu pour les gens en péril : miséricorde ! miséricorde ; ceux-ci fuient de maison en maison, de toit en toit, et jettent des ponts d’une maison à l’autre avec un

  1. G. Villani, cap. 115, 130, 168, 170, 170, 173, 174, et les suivans, lib. X. — Ligue avec les Lombards, cap. 305, etc., lib. X.