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CHAPITRE I.

mer. Tenant de ses collines un caractère étroit, la Toscane n’a point d’horizon, et brille seulement par la forme du terrain, les bois, les oliviers. Elle est bornée au levant par le Tibre, qui descend du mont Falterone dans l’Apennin, où l’Arno aussi prend sa source ; au raidi par la mer Tyrrhénienne, qui baigne de ses flots les Marerames ; au nord par les Apennins, qui la séparent delà Lombardie et delà Romagne.

Les États d’Italie, avant d’être divisés par les événemens, semblent avoir été divisés par la nature : le Piémont, dans les Alpes, porte le caractère de ces montagnes ; la Lombardie s’étend dans des plaines fertiles ; la Toscane, dans l’Apennin, est ornée de collines et d’oliviers ; le pays romain ne ressemble à aucun autre par son air de grandeur et de majesté, et le royaume de Naples se prolonge sur des rivages délicieux.

On a peu de connaissances sur les commencemens de Florence, bourg de Fiésole, ancienne cité des Étrusques. Fiésole, située sur un mont, envoyait ses marchands dans la plaine ; voilà comment naquit Florence, qui se peupla et devint une ville lorsque les lieux bas furent assurés par la domination des Romains. Augmentée par des colonies romaines, les uns lui donnent Sylla, les autres César pour fondateur ; ses édifices et ses hommes la firent bientôt compter entre les villes d’Italie. Quand les Barbares ravagèrent l’Empire, Florence fut détruite par cet Attila, surnommé le fléau de Dieu : restée déserte durant environ trois cent cinquante ans, lors des malheurs de l’Empire, les marchands de Fiésole, qui continuaient de tenir le marché dans la plaine, et quelques anciens habitans, qui composaient un bourg sur les ruines, voulurent en vain, aidés des seigneurs voisins, autrefois habitans de la ville, la rebâtir ; ceux de Fiésole s’y opposèrent, ainsi que les comtes de Mangone, de Mont-Carelli, de Capraia et de Gertaldo, alliés des Lombards, qui venaient armés attaquer et ruiner les travaux (I). On raconte qu’enfin Charlemagne la fil rebâtir

(1) Ricordano Malespini, cap. 42 ; — G. Villani, lib. iii, cap. i ; — Machiavelli, lib. II. Il csi inutile de citer Léonard Aretin, Scipion Ammirato, foggio, etc., qui, pour ces temps-Ià, n’ont fait que suivre Malespini et Villani.