Page:Allart - Histoire de la République de Florence.djvu/121

Cette page n’a pas encore été corrigée

à Florence, dans la misère, sa femme et sa jeune famille : sa femme élait de la maison Donali, du parti des vainqueurs ; elle vivait, avec ses jeunes enfans, d’une partie de sa dot, échappée à la fureur du peuple, en s’aidant aussi dans sa pauvreté du travail de ses mains. Oh ! combien, s’écrie Boccace, il eut à mépriser d’honorables souffrances plus cruelles que la mort ! Dante se rendit de Rome à Sienne, où étaient les exilés, avec l’espoir d’obtenir son rappel ; et, quand bientôt les exilés vont s’organiser, il sera un des douze conseillers qui les dirigeront.



CHAPITRE V.

INCENDIE DE FLORENCE. — MORT DE CORSO DONATI.


Deux partis étaient si bien dans les habitudes et les passions de la république, que voici Corso Donati, inquiet du pouvoir de quelques noirs, qui se lie avec les blaucs et les grands. Il attache Lothieri della Torsa, évêque de Florence, à son nouveau parti, qu’on appelle leporti de l’évêque[1]. La ville arme ses tours et forteresses comme durant les vieilles batailles civiles, et nous croyons assister aux combats des Buondelmonti et des Uberti. (février 1303) Le péril eût été grand si les Lucquois, appelés par la commune, ne fussent revenus à Florence avec une grande suite de peuple et de cavaliers[2]. On leur remet une autorité ou balia générale ; durant seize jours ils dominent, quelques Florentins s’en offensent et s’irritent, ce qui amène des querelles, mais la paix est rétablie, et l’on nomme de nouveaux Prieurs[3].

  1. Cronica di Paolino di Piero.
  2. Machiavelli, lib. II.
  3. Dino Compagni, lib. III.