Page:Allart - Gertrude vol 1.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dire ? — Oui, répondit-il avec un accent douloureux, j’ai tout dit. Il faut partir. Mon plus grand tort fut de n’être pas aimé. C’est celui-là que je sens, c’est celui-là dont je souffrirai. »

Gertrude était vivement émue. Elle était décidée à ce qu’il restât ; sa résolution était prise de manière à ne pas se démentir. Elle n’aurait donc pas voulu qu’il souffrit plus long-temps, mais elle ne savait comment s’exprimer. Il répéta : « Je ne suis pas aimé ! je ne suis pas aimé ! » Alors Gertrude, dans le plus grand trouble, dit à voix basse : « Oui, vous l’êtes, restez. » À ces mots le front d’Alphonse s’éclaircit tout-à-coup ; ses yeux brillèrent de joie et d’amour ; ce cœur si peu fait pour la tristesse retrouva le bonheur avec transport, mais il resta immobile, saisi par la vivacité de ses impressions. Gertrude, plus heureuse et plus profondément atteinte, était en-