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temps n’est plus. — Et pourquoi ? Manquez-vous de confiance dans mon amitié ? — Non, non, mais vous-même, dites-m’en la raison ? — Comment ? — Vraiment, chère amie, je ne sais pourquoi ce temps n’est plus. Qu’est-ce que cette tristesse cruelle qui s’empare de moi ? Oh ! Hedwige je me méprise ! — Vous, Gertrude ! — Je ne sais plus dominer les mouvemens de mon ame ; si je suis triste, je reste triste malgré tous mes combats. Il n’y a plus en moi que des volontés sans pouvoir. C’est donc là le changement qu’on remarque en vous ? — Oui, je vois s’affaiblir cette grandeur de mes jeunes années ; je sens un faible cœur là où j’en sentais naguère palpiter un pour la gloire et l’enthousiasme ; je ne sais plus trouver en moi seule ma félicité ; je ne suis plus ferme ; intrépide, et moi qui me croyais le courage et les vertus d’un homme,