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res fourragères et la pratique du chaulage, qui n’est cependant pas partout bien entendue, mais dont on a tiré, malgré tout, de grands avantages. En un mot, il y a en général peu de progrès. Il faut en excepter quelques fermes modèles, jetées comme des oasis dans un désert. Ces fermes font l’admiration de tous les amis de l’Agriculture, elles honorent à un haut degré leur chef, qui en les créant a mérité les sympathies et la reconnaissance de tous. Les procédés de culture nouveaux ne s’étendent, autour de ces belles fermes, que dans un court rayon, et plus loin recommence l’immensité des terres qui ne rapportent presque rien ou tout au plus des demi-récoltes.

Nous avions dit plus haut que nous étions tributaires de l’Étranger et que sur nos marchés les produits agricoles de nos voisins nous faisaient une ample concurrence. Pourquoi alors ne jetterions-nous pas le gant à la routine, cette perfide qui nous trompe et enlève le pain à nos enfants, pourquoi n’adopterions-nous pas des assolements judicieux et dissipant les erreurs du passé n’entrerions-nous pas dans une voie nouvelle ? Pourquoi ces craintes, ces incertitudes, ces retours vers un passé qui n’a plus sa raison d’être.

Entrons dans cette voie nouvelle tracée par les Anglais et dont nous voyons en France, dans la plaine, les jalons tout placés.

Prenons peu à peu cette voie difficile du progrès, dont nous connaîtrons bientôt tous les détours. Avançons-nous avec prudence, mais avec courage, les difficultés disparaîtront, les obstacles s’aplaniront comme par enchantement et par ces conquêtes toutes pacifiques, bientôt la France se couvrira de lauriers. Une ère nouvelle, ère heureuse et de