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politique et moral du pays où l’on doit opérer, les productions que l’on peut tirer du sol, d’après sa nature, la proximité des débouchés, l’état des voies de communications, etc. Enfin par-dessus tout encore on consultera les ressources pécuniaires que l’on possède.

C’est ainsi qu’avec une expérience consommée des hommes et des choses et en suivant les règles d’une prudence bien conçue, on verra bientôt le succès couronner une entreprise ainsi commencée. Les produits augmenteront bien vite en quantité et en qualité, et une honnête fortune sera le prix du travailleur infatigable et du génie consommé.


du trop grand personnel des ouvriers


Il existe une véritable difficulté dans la combinaison qui consiste à trouver le nombre d’ouvriers nécessaires à la bonne exploitation d’un domaine. Mais il arrive souvent encore que des chefs de culture entretiennent un trop grand personnel de travailleurs. Pour régler ce nombre d’une façon satisfaisante, il faudrait être sûr de pouvoir pendant l’été se procurer le nombre de journaliers suffisant pour exécuter, (tout en utilisant ses domestiques) tous les travaux en temps utile.

Il faut en effet nourrir, loger, payer un personnel considérable et les revenus de la propriété ne suffisent pas pour liquider toutes les dépenses. Au lieu d’un profit on se trouve en perte. Ainsi par exemple un agriculteur cultivant un domaine de 50 hectares, qui tiendrait toute l’année, seize à vingt domestiques, tant hommes que femmes et coûtant chacun de 5 à 600 fr. par an, ne pourrait jamais suffire à une pareille dépense. Il sera même étonnant qu’il ne se trouve pas en déficit, vu que l’économie ne doit pas mieux être entendue ailleurs.