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Le baron Crud a mis jusqu’à 50000 kilog. de fumier par hectare sur un sol argileux, sans que les récoltes en donnent un signe bien évident, et ce ne fut qu’en ajoutant d’autres engrais que les produits augmentèrent d’une manière frappante. Dans un ensemble de propriétés, situées en Romagne, il a trouvé qu’il fallait considérer comme richesse essentielle du sol une moyenne de 40000 kilog. de bon fumier de ferme par hectare de terre soumis à une culture intensive active. Chaque fois, qu’on a laissé tomber la richesse du sol au-dessous de cette quantité, on a commis une faute et perdu sur la culture. Tout terrain qui, année moyenne, ne donne pas plus de 8 hectolitres de froment par hectare, en sus de la semence, doit être considéré comme très-pauvre et laissé en friche, vu que la culture s’y constitue en perte.

Quant à la quantité d’engrais, que l’on ajoute à la richesse essentielle afin de produire les récoltes d’une rotation, la plante sarclée qui reçoit la fumure paraît en absorber environ 1/3 le reste est distribué au profit des deux céréales qui suivent, séparées par un beau trèfle.

La production des grains est celle qui nous permet la plus facile et la plus prompte conversion en argent.

Elle est de plus d’une nécessité publique pour nourrir les populations nombreuses qui couvrent notre sol.

Vu cette importance, examinons maintenant quelle influence exerce sur cette production, les engrais que l’on confie au sol.

D’après les expériences faites sur différents terrains, on a reconnu qu’il fallait consacrer pour la production d’un hectolitre de froment de 620 à 650 kilog. d’un excellent