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qui bientôt après, à leur tour, périront comme l’Agriculture.

Ce n’est pas là une simple prévision pour l’avenir, le mal existe déjà sur presque tous les points de la France ou tend à s’y établir de plus en plus. Il n’y a pas de raison pour que cela s’arrête, car au contraire la proportion augmente chaque jour. Je crois ne rien exagérer, en attribuant un peu à la grande division du sol, l’état d’infériorité, dans lequel est placée la France, dans l’art d’élever et d’engraisser les animaux, dans la production de la laine et la culture des plantes industrielles, toutes choses pour lesquelles nous réclamons le secours de l’étranger.

La culture à la bêche, serait cependant utile dans le voisinage des centres manufacturiers, elle fournirait à l’ouvrier des fabriques une occupation accessoire, tout en lui procurant des légumes, des pommes de terre, cette ressource si précieuse en temps de disette, Elle préviendrait, lors des crises industrielles, qui laissent l’ouvrier sans travail et sans pain, l’affreuse misère qui suit toujours ces grandes calamités.

Il serait à désirer que les industries fussent établies en rase campagne. Les vivres y sont à meilleur marché et de plus l’agriculteur trouverait dans les moments nécessiteux, les bras qui lui manquent.

Il n’y a point de mal à ce que la terre soit possédée par un grand nombre de propriétaires ; mais ce nombre doit être limité, sans cela il produirait cet état de division extrême au-delà duquel la terre perd sa valeur et tombe pour ainsi dire en poussière. Le mal principal, consiste