Page:Allard - Des causes de l’infériorité de l’agriculture française.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 37 —

un ou plusieurs de ces fléaux, ou trouve encore de grandes ressources pour l’alimentation. Les fourrages récoltés assurent la production du lait. Le bétail nombreux que l’on peut ainsi nourrir donne à l’abattoir une partie du déficit, le reste est fourni par le grain qu’on aurait fait consommer à ces animaux. Le cheptel est diminué, mais l’année suivante on fait plus d’élèves et tout rentre dans l’ordre normal. On a seulement subi une gêne, au lieu d’une famine qui eût détruit les populations.

Il est donc bien prouvé que l’assolement triennal ne saurait désormais exister, parce qu’il est contraire aux intérêts des particuliers et qu’il peut causer la perte d’un grand peuple, en le faisant succomber aux horreurs de la famine.


MORCELLEMENT DE LA PROPRIÉTÉ



La sollicitude de tous les vrais amis de l’Agriculture a été vivement touchée de l’étendue d’un mal, qui ne cesse pas que d’avoir les plus funestes conséquences.

Ce mal, consiste dans l’extrême division des propriétés, dans le morcellement du sol.

Constatée en Allemagne, depuis 1842, la division des héritages a été portée à un tel point, qu’elle a attiré l’attention, la sollicitude du gouvernement. On a créer une législation spéciale, dans le but de restreindre cette progression effrayante de la division et les grandes pertes dont elle est la cause pour une nation.