Page:Allais - Vive la vie.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

longtemps passé sa gomme élastique sur l’or des étoiles que nous étions encore à table.

Chacun, serrant de très près sa chacune, abordait tour à tour les plus hauts sommets de l’esthétique et les non moins redoutables questions sociales.

Sans hésitation, on tranchait par troupeaux les nœuds gordiens les plus inextricables, et si, ce matin-là, on avait été le gouvernement… !

Ma chacune, à moi, était une ravissante grosse fille blonde, bébête, sentimentale, rose clair, demoiselle de magasin et sage.

C’est Lucie qu’elle s’appelait.

Ses yeux (oh ! ses yeux !) limpides comme ceux d’un tout petit enfant, sa bouche (oh ! sa bouche !) qui semblait avoir été cueillie, le matin même, sur le plus royal des cerisiers de Montmorency, ses cheveux blonds (d’un ton !) très fins et dont la multitude