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Ce personnage commanda un amer curaçao (très peu de curaçao) et de quoi écrire.

Après s’être assuré que l’amer qu’on lui servait était bien de l’amer Michel, et le curaçao du vrai curaçao de Reichshoffen, l’homme mit la main à la plume et écrivit deux lettres.

La première, courte, d’une élaboration facile, s’enfourna bientôt dans une enveloppe qui porta cette adresse :


Monsieur le colonel I.-A. du Rabiot
Hôtel des Bains
à Pourd-sur-Alaure.


La seconde lettre coûta plus d’efforts que la première.

Certains alinéas coulaient de sa plume, rapides, cursifs, tout faits. D’autres phrases n’arrivaient qu’au prix de mille peines.