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— Je l’aurais parié !… Il n’y a qu’à moi que cela arrive. Je reconnais tous mes amis, et pas un seul de mes amis ne me reconnaît… Vive Boulanger !

Il se décida à se nommer : Fortuné Bidard, et tout de suite je reconnus mon vieux camarade de collège.

Fortuné Bidard ! Si jamais un nom s’appliqua mal à une personnalité, c’est bien celui-là.

Dès sa plus tendre enfance, la vie ne fut pour lui qu’une perpétuelle récolte de guignes, qu’une forêt de gaffes, qu’un ouragan de pensums immérités.

Chaque journée se marquait par un épisode malencontreux survenu à Bidard en classe, dans la rue ou dans sa famille.

Excellent élève, il n’arrivait jamais à décrocher le plus petit prix ou le moindre accessit.