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ailleurs qu’à la Civette du Théâtre-Français. Il prétendait qu’en s’adressant à cette boutique, il réalisait des économies considérables de ports de lettres, les timbres de la Civette étant plus secs, par conséquent plus légers et moins idoines à surcharger la correspondance.

Innocente manie, n’est-il pas vrai ?

Si Desmachins n’avait eu que ce petit faible, il vivrait encore à l’heure qu’il est. Malheureusement, il avait une passion d’apparence indangereuse, mais qui, pourtant, le conduisit à la tombe.

Desmachins collectionnait les autographes.

Il les collectionnait comme la lionne aime ses petits : farouchement.

Et il en avait, de ces autographes ! Il en avait ! Mon Dieu, en avait-il !

De tout le monde, par exemple : de Napoléon Ier, d’Yvette Guilbert, de Chin-