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— Lucie… morte… à l’instant… dans mes bras !

Nous nous levâmes tous et l’accompagnâmes chez lui.

C’était vrai. La pauvre petite Lucie gisait sur son lit, effrayante de la fixité de ses grands yeux bruns.

On l’enterra le surlendemain.

Le Raffineur faisait peine à voir. À la sortie du cimetière, il nous supplia de ne pas l’abandonner.

Nous passâmes la soirée ensemble, tâchant de l’étourdir.

À la fermeture de la brasserie, l’idée de rentrer seul chez lui l’épouvanta.

Un de nous eut pitié et proposa :

— Un petit poker chez moi… ça va-t-il ?

Il était deux heures du matin. On se mit à jouer.

Toute la nuit, le Raffineur gagna,