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Et c’étaient des caresses, et c’étaient des bonnes paroles et de gros morceaux de viande !

Quand les chiens furent bien gavés, tous ces faux Français, tous ces pseudo-Russes les attelèrent à de petits chariots, les attachèrent à des piquets, grimpèrent à cheval et disparurent bientôt au loin.

Quelques instants plus tard surgissaient d’autres soldats, d’uniforme allemand ceux-là, qui se précipitèrent sur les chiens à coups de pied, à coups de fouet, et arrachant aux pauvres animaux les quelques os qu’ils rongeaient encore.

Après quoi, ils les détachèrent au son de mille horribles clameurs.

Comme bien vous le pensez, les infortunées bêtes n’attendirent point leur reste : en quelques minutes, tous les chiens, au grand galop, avaient rejoint leurs bienfaiteurs français et russes, là-bas, dans la campagne.