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d’ouvrir et… d’exploiter son théâtre, ce théâtre dont les débuts soulevèrent aux antipodes tant d’indignations, tant de colères.

Contrairement à cette Compagnie d’assurances qui s’appelle The Mutual Life, le théâtre de M. Bigfun pourrait s’intituler The Mutual Death.

Comme dans les autres théâtres, on y joue des drames humains et des mélos surhumains. Mais, détail qui corse l’intérêt du spectacle, les victimes sont de vraies victimes, et il ne se passe pas une seule représentation, chez M. Bigfun, sans, au moins, un réel meurtre ou un suicide véritable.

Le plus étrange, dans cette étrange entreprise, c’est que, depuis l’ouverture de son théâtre, M. Bigfun ne s’est jamais trouvé à court de victimes volontaires.

Tout d’abord ce furent de pauvres diables