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apportait la moindre créance à notre loufoquerie.

Un garçon spirituel, pensions-nous, qui trouvait drôle notre fantaisie, et qui s’en faisait, pour un instant, le joyeux complice.

Il n’en était rien.

Nous avions causé, Cros et moi, avec un tel sérieux (ainsi que cela nous était coutumier, même en les plus folâtres occurrences), que le bon jeune homme avait coupé dans le godant comme dans du beurre.

Cette opération de prendre l’or mussif et de le démussifier lui paraissait si simple qu’il se demandait comment l’idée n’en était déjà pas venue à de préalables chimistes.

La petite plaisanterie dura huit jours.

Le brave jeune homme riche tenait absolument à nous commanditer.

En attendant, il nous payait des déjeuners, des dîners, des soupers, que notre