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suis allée chez le père Cocardier, il ne m’a donné que six œufs parce que ses poules ne pondent plus, rapport à la froid ; alors, je suis montée jusqu’à la ferme du château, pour prendre six autres œufs…

J’interrompis la fillette : je commençais à deviner la vérité.

— Pardon, chère madame ; quel est ce père Cocardier ?

— Un vieux militaire, un patriote exalté, héros de Magenta, qui n’admet pas qu’on blague l’armée.

— Et le château à la ferme duquel Jeannette compléta sa provision d’œufs ?

— C’est le château des Lévy.

— Tout s’explique et comment ne comprenez-vous pas, mes chers amis, que de ce contact entre œufs provenant les uns de poules patriotes, les autres de volailles dreyfusardes, ne pouvait résulter spontanément, et bientôt, que… des œufs brouillés !