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— Les braves bêtes !

— Ne voulant à aucun prix me séparer d’eux, j’eus une idée de génie. J’inventai le chien-publicité. Dans toutes les rues de Philadelphie, bientôt, on ne vit plus que moi, entouré de mes cabots, tous porteurs de réclames peintes sur la peau, ou pour parler plus exactement, teintes sur le poil (ce qui est plus hygiéniques aux pauvres bêtes).

— Très ingénieux.

— Ce mode de réclame devint rapidement fort à la mode à Philadelphie. Pas un vendeur de produit quelconque qui ne tînt à faire promener le nom de sa camelote imprimé sur le flanc de mes chiens ! On me paya jusqu’à dix dollars par animal quotidien !

— Peste !

— Au bout de quelque temps, surgit la concurrence. Je retirai mes braves bêtes de la circulation et les rendis à une existence plus digne.