Page:Allais - Ne nous frappons pas.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Et, de temps en temps, le silence du bois était troublé par les mêmes paroles Ora pro nobis, Domine ! Puis comme un écho d’autres voix répétaient : Amen, amen, amen ! Et il y avait beaucoup de voix.

» L’aventure était singulière et sans doute n’eût-on pas aisément trouvé la clef de l’énigme, quand un perroquet quitta la branche d’un arbre et vint tranquillement se poser sur l’épaule de la jolie créole. Et dans son oreille rosée, il cria : Ora pro nobis, Domine !

» C’était une vieille connaissance : un perroquet privé qui avait vécu des années dans la maison de la créole.

» Un beau matin de printemps, quand le bois se couvrit de feuilles nouvelles et se parfuma, le perroquet sentit le besoin de reconquérir sa liberté et d’aller conter fleurette à ses pareilles. Il quitta son perchoir et gagna la forêt natale.