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Voilà mes polissons partis en chasse.

Un copieux gibier les attendait : jamais, en effet, tant d’escargots n’avaient diapré le paysage.

Tous ces mollusques, je les réunis en congrès dans une immense caisse bien close, en laquelle ils furent invités à jeûner pendant une bonne semaine.

Après quoi, par un radieux soir d’été, je lâchai ce bétail dans le jardin de la vieille.

Le lever du soleil éclaira bientôt ce Waterloo.

Des romaines, des chicorées, des fraisiers naguère si florissants, ne subsistaient plus désormais que de sinistres et déchiquetées nervures.

Ah ! si je n’avais pas tant ri, ce spectacle de dévastation m’aurait bien navré !

La chipie n’en croyait pas ses yeux.

Cependant, gavés mais non repus, mes