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loche se présente aux élections, il a dix-huit voix à Montpaillard : les dix-sept voix des révolutionnaires plus la sienne. La dernière fois, il n’a eu que dix-sept voix parce qu’un révolutionnaire était malade.

— Dix-sept révolutionnaires sur une population de dix mille habitants ! concilia le baron, il n’y a pas encore péril en la demeure. Mais, dites-moi, mon cher Guilloche, quelle drôle d’idée pour un homme bien élevé comme vous de vous mettre dans ce parti-là ?

M. Dubenoît ne laissa pas au jeune homme le temps d’exprimer son amour ardent de l’humanité, sa folie de sacrifice pour les déshérités. Il s’écria :

— Comme tous ses pareils, maître Guilloche n’est qu’un ambitieux, un de ces ambitieux qui n’hésiteraient pas à provoquer des attroupements dans la rue pour devenir quelque chose dans le gouvernement !