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Mettons même vingt-huit printemps pour faire plaisir à Jules.

En dépit de son âge un peu avancé (pour une jeune fille), Arabella détient un cœur qui n’a pas su vieillir, un cœur ardent qui s’ennuie de battre par les temps de platitude et de morne prose que nous traversons.

Riche, bien née, pas plus laide qu’une autre, Arabella ne s’est jamais mariée, parce que, tout enfant, elle s’était juré à elle-même de n’appartenir qu’à un homme qui se serait sacrifié pour elle, un homme qui aurait bravé mille dangers, mille morts, un de ces hommes comme on n’en voit plus guère, hélas ! depuis la fermeture des croisades.

Le cas ne se présenta jamais, Arabella tint son serment et demeura demoiselle[1].

  1. Je ne devrais peut-être pas vous le dire maintenant, mais, tant pis, c’est plus fort que moi. Sachez donc qu’Arabella se mariera vers la fin de ce roman et qu’elle sera très heureuse.