Page:Allais - L’Affaire Blaireau.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Merci, je ne bois que du lait.

— Un cigare, alors ? Ils sont épatants, ceux-là, et pas trop secs. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, monsieur Fléchard, j’adore les cigares légèrement humides. Du reste, à la Havane, où ils sont connaisseurs, comme de juste, les gens fument les cigares tellement frais qu’en les tordant, il sort du jus. Saviez-vous cela ?

— J’ignorais ce détail, lequel m’importe peu, du reste, car moi je ne fume que le nihil, à cause de mes bronches.

L’illettré Placide ne sembla point goûter intégralement cette plaisanterie de bachelier dévoyé, mais pour ne pas demeurer en reste d’esprit, il conclut :

— Eh bien ! moi, je ne fume que les puros à monsieur.

— Cela vaut mieux que les purotinos que vous pourriez vous offrir vous-même.