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Véritable révolution dans la mousqueterie française


À Nice, cet hiver, j’ai fait connaissance d’un ingénieux et téméraire lieutenant de chasseurs alpins qui s’appelait Élie Coïdal.

J’eus même l’occasion de parler de lui naguère au sujet de sa géniale bicyclette de montagne (dis-moi, lecteur, dis-moi, t’en souviens-tu ?).

En se quittant, on s’était juré de s’écrire ; c’est lui qui a tenu parole.


Camp de Chalons, 19 avril.
» Mon cher Allais,

» Hélas ! oui, mon pauvre vieux, cette lettre est datée du Camp de Châlons ! Un port de mer dont tu ne peux pas te faire une idée, même approchante. Comme c’est loin, Nice et Monte-Carlo, et Beaulieu ! (Te rappelles-tu notre déjeuner à Beaulieu et la fureur de la dame quand, le soir, tu lui racontes qu’on avait déjeuné vis-à-vis de la Grande Bleue ? Elle la cherchait au Casino, cette Grande Bleue, pour lui crêper le chignon !)

» À parler sérieusement, je te dirai que je suis détaché jusqu’au 15 juillet à l’école de tir, ce qui ne comporte rien de spécialement récréatif.

» Loin des plaisirs mondains et frivoles, je me retrempe à l’étude des questions techniques susceptibles de rendre service à la France.

» Je ne me suis pas endormi sur les lauriers de ma bicyclette de montagne