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Le patron bon au fond


Lucie, ma jolie petite british bonne amie, ma tant blonde, comme disent les poètes, m’a conté une histoire qui fit ma joie.

C’est arrivé, paraît-il, en Écosse. Mais n’ajoutez aucune importance à ce détail, car la chose aurait pu aussi bien se passer dans le Hanovre, le Rouergue, le Palatinat ou la vallée d’Auge.

Ce récit gagnera à être lu, par places, avec un léger accent anglais :

Le jeune Alexander Mac-Astrol était un charmant garçon, doué d’une figure avenante et d’une bonne humeur incoercible.

De plus, musicien consommé, rompu aux mille séductions de son âge et de son sexe, il excellait à tous les sports, à tous les divertissements, ce qui le faisait rechercher des meilleures familles d’Edinboro (coutumière façon nationale de dire et d’écrire Édimbourg).

Malheureusement, toutes ces belles qualités étaient gâtées par l’abominable défaut de paresse : Alexander Mac-Astrol était paresseux comme tous les loirs de la création, y compris le peintre Luigi Loir lui-même.

En outre, il était peu sérieux en