— Pardon, mon lieutenant[1], pour aller au Pont-Vieux, s’il vous plaît ?
— Oh ! mon Dieu, c’est bien simple, monsieur. Prenez le boulevard du Pont-Neuf que voici, et allez tout droit, vous arriverez au Pont-Vieux.
Prendre le boulevard du Pont-Neuf pour aller au Pont-Vieux, c’est la première fois que m’arrivait pareille aventure.
— Mais, me dis-je, peut-être que pour aller au Pont-Neuf il faut prendre le boulevard du Pont-Vieux.
Ça ne rata pas :
— Pardon, mon lieutenant, fis-je à un autre sergot ; pour aller au Pont-Neuf, s’il vous plaît ?
— Oh ! mon Dieu, c’est bien simple, monsieur. Prenez le boulevard du Pont-Vieux que voici, et allez tout droit, vous arriverez au Pont-Neuf.
… Puisque je parle de ces deux ponts, laissez-moi vous signaler l’unique au monde spectacle du Paillon, par un coup de soleil.
Des femmes sans nombre et myriachromes y lavent du linge et le font sécher.
Le Paillon est, d’ailleurs, une des rares rivières de France dont la principale occupation soit de sécher du linge.
- ↑ J’appelle toujours les sergents de ville de province mon lieutenant. Ça ne me coûte rien et ça leur fait tant plaisir !