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A LA RUSSE

Tous les officiers apprenaient le russe, se nourrissaient de caviar et ne buvaient plus que kummel ou vodka.

Au bout d’un mois, dans maintes garnisons, l’astrakan avait doublé de prix.

Parmi les plus frénétiques de ces russophiles, se fit particulièrement remarquer certain colonel d’infanterie, officier dont la rudimentaire intelligence se panachait de la plus exquise brutalité envers le subordonné.

Cet homme de guerre déclara un beau jour qu’il allait mener son régiment à la russe.

La discipline russe, il n’y a que ça, pour une armée qui se respecte !

Une coutume militaire russe l’avait particulièrement séduit.

En Russie, quand un colonel arrive devant son régiment, il le salue de la main en disant d’une voix forte : « Bonjour, mes enfants ! »