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AMOURS, DÉLICES ET ORGUES

La plupart des apéritifs connus furent l’objet d’une sérieuse enquête personnelle.

— Je te parie que ce n’est pas du vrai Pernod !… Gageons que ce quinquina n’est pas du vrai Dubonnet !…

Et moi, pour flatter sa manie, je m’informais si le curaçao était du vrai curaçao de Reischoffen, et si la bouteille d’anisette portait bien la signature Béranger.

Midi sonna.

Nous nous disposions à prendre mutuellement congé, quand mon ami avisa deux messieurs qui filaient sur leur tandem, tels deux cerfs lancés d’une main sûre.

— Messieurs, messieurs ! arrêtez-vous, cria mon ami.

L’un des deux gentlemen se retourna, interrogatif.

— Oui, vous ! insista mon camarade. Stoppez au plus vite !