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LE VEAU AUX CAROTTES

— J’y tâcherai, répondait la petite simplette.

— Ainsi, ne pourrais-tu pas me préparer le café aussi chaud que chez mes tantes ? À la maison, il est à peine tiède.

— Je ne sais comment cela se fait… je l’achète pourtant chez le même épicier qu’elles.

Le triomphe culinaire de la Bonne-Franquette, c’était un veau aux carottes, un de ces veaux aux carottes dont les véritables amateurs s’écrient : Je ne vous dis que ça !

La pauvre petite jeune femme avait mille fois tenté d’en cuisiner un pareil, mais toujours en vain.

Sans relever nettement du domaine de l’incomestible, son veau aux carottes n’était pas digne de dénouer les cordons des souliers du veau aux carottes de la Bonne-Franquette.

Et pourtant, la jolie petite dame suivait