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LE LION, LE LOUP ET LE CHACAL

l’écrire, du pauvre Chacal ne restaient plus que risibles déchets.

Discrètement, le Renard et la Pie s’étaient retirés vers leurs cabinets respectifs.

Quand la curée fut terminée :

— Mon cher Loup, dit le Lion, tu me feras plaisir en venant ce soir chez moi me remercier de ma sentence.

— Entendu, Seigneur. À ce soir.

Le Loup n’eut garde de manquer à sa parole : vers sept heures, sept heures et demie, il pénétrait dans la tanière du magistrat suprême.

Le Lion, comme en façon de familiarité gentille, lui mit sa forte patte sur l’échine, et :

— Eh bien, mon vieux Loup, digéras-tu à ta convenance ?

— On ne saurait imaginer mieux, mon Lord.

— Alors, à mon tour.