Page:Allais - Amours, délices et orgues.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
AMOURS, DÉLICES ET ORGUES

durent se contenter d’une caravane de buffles, animaux indociles mais vigoureux.

Il s’écoula peu de jours (à peu près autant de nuits), et voilà nos gaillards revenus vers le littoral, lotis de je ne sais plus combien de défenses d’éléphant, lesquelles pesaient, chacune, je n’ose plus me rappeler combien de kilogrammes.

Et tous les quatre de se frotter les mains, leurs mains brunies par le rude soleil de ces parages.

Pour avoir roulé des indigènes, ils pouvaient se vanter d’avoir roulé des indigènes.

Leurs pièces de cent sous en plomb avaient passé comme des lettres à la poste.

Et devant le soleil couchant, nos drilles fumaient, ravis, la pipe odorante de la légitime satisfaction.

À cette heure précise, un steamer anglais passa non loin de là, qui, justement, cinglait