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Il avait acheté une maison avec un petit jardin, non loin de chez nous, et c’est là qu’il vieillissait tout doucement et tout gaiement, s’occupant à ranger ses innombrables collections et à faire mille plaisanteries à ses voisins et aux voisins des autres.

C’est surtout ce que lui reprochaient les gens graves du pays : Un homme de cet âge-là s’amuser à d’aussi puériles facéties, est-ce raisonnable ?

Moi qui n’étais pas un gens grave à cette époque-là, j’adorais mon vieux cousin qui me semblait résumer toutes les joies modernes.

Le récit des blagues qu’il avait faites en son jeune temps me plongeait dans les délices les plus délirantes et, bien que je les connusse toutes à peu près par cœur, j’éprouvais un plaisir toujours plus vif à me les entendre conter, et reconter.

— Et toi, me disait mon cousin, as-tu fait des blagues à tes pions, aujourd’hui ?

Hélas, si j’en faisais ! C’était une dominante préoccupation (j’en rougis encore) et une journée passée, sans que j’eusse berné