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truches y perdent une seule de leurs plumes !

Les statuaires américains ont compris que, dans l’Art, la Vie seule intéresse, et qu’il n’y a pas de Vie sans Mouvement.

Aussi, à l’exposition de Pigtown, les statues, les groupes, même les bustes, tout était-il articulé. Les narines battaient, les seins haletaient, les bouches s’ouvraient, et, quand un groupe représentait un Boa dévorant un Bœuf, on n’avait qu’à demeurer cinq minutes devant cette œuvre capitale, le bœuf se trouvait effectivement dévoré par le boa.

Le bœuf était en gutta-percha et le boa en celluloïd, dites-vous ; ô poncifs vieux jeu ! Qu’importe la substance, l’idée est tout !


Dans cet amoncellement d’art animé, deux œuvres surtout se disputaient l’engouement public.

La première, due au génie si inventif du grand animalier K.-W. Merrycalf, représentait un Cochon taquiné par des mouches. Et l’on se demandait ce qu’il fallait admirer le